Avec les OGM, on ouvre la boite de Pandore!      Jean Marie PELT, botaniste, pharmacien, président de l'Institut européen d'écologie.

Notre point de vue:

Tous les animaux et presque toutes les plantes sont "génétiquement modifiés": ils sont le résultat original d'un brassage de dizaine de milliers de gènes, avec quelques mutations. Le terme OGM a été mis sur le marché pour donner l'impression, sécurisante, qu'il s'agirait simplement de poursuivre le processus de sélection artificielle commencé avec la domestication des plantes.

Tout au contraire, la transgènèse transgresse les barrières de la sélection naturelle pour créer des êtres vivants mélangeant des espèces, voire des genres différents, des chimères! 

 Dans le cas des "OGM", il s'agit bien de transgènèse et non de quelconque "amélioration" du potentiel de la plante. Par exemple, on ajoute un gène de poisson (saumon) aux fraises pour qu'elles résistent au gel ...

Mais, dans de nombreux cas, il s'agit de s'assurer le monopole d'une plante, d'un produit. Par exemple, le ROUNDUP r: une plante est modifiée pour devenir tolérante à cet herbicide. Elle supportera les épandages massifs de cet herbicide qui tuera toutes les autres plantes et le reste ... Le problème, c'est que les "mauvaises herbes" développent des résistances à l'herbicide, que celui-ci perd de son efficacité, qu'il faut augmenter les doses et plus tard utiliser un autre produit plus nocif. C'est l'engrenage des pesticides!

L'autre but des OGM, moins avoué celui-là, est la possession de l'arme alimentaire puisque les OGM sont brevetés et qu'il est interdit (et souvent impossible parce quelles sont stériles) de garder des graines pour les semis suivants. Utilisée depuis des millénaires, la pratique de resemer ses graines n'est plus possible.

C'est le but final, rendre les OGM incontournables et dominer le monde!

Pourtant, le pire danger n'est pas là. Le génie génétique est une révolution qui gagne silencieusement nos assiettes, les animaux et notre environnement. Il fait moins peur que le nucléaire et il est peu probable qu'il déclenche une catastrophe aussi brutale que Tchernobyl. Mais les biologistes moléculaires qui créent de nouveaux organismes vivants, les firmes agrochimiques et agroalimentaires qui les lâchent dans la nature, créent une pollution d'un type nouveau: un pollution génétique dont la principale caractéristique est la totale irréversibilité.

" Le paradoxe de la science est qu'il n'y a qu'une réponse à ses méfaits et à ses périls: encore plus de science "   Romain GARY

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