Notre point de vue:
Si la situation est aujourd'hui normalisée, et c'est tant mieux, il ne faut pas oublier, qu'en France, le laxisme des Pouvoirs Publics a été longtemps ... la norme.
En effet, la France qui a autant d'incinérateurs que tous les autres pays européens réunis, a été le dernier pays à appliquer les normes ... européennes en matière de rejets atmosphériques. Alors que les Etats Unis et les pays européens avaient pris conscience du danger des dioxines, il aura fallu des mises en demeure répétées de l'Union Européenne pour que l'état français impose aux exploitants d'incinérateurs de traiter les fumées.
Lorsque que Madame VOYNET était ministre de l'environnement, elle avait demandé une étude sur les dangers sanitaires des dioxines: résultat, en bref, 5 000 décés par an dûs aux méfaits des dioxines. On aurait pu penser que la mise au norme du parc français serait imposée rapidement. Et bien, non, il aura fallu attendre fin 2005 pour que les émissions de dioxines soient réduites de manière drastique.
Aujourd'hui, les incinérateurs français sont aux normes mais n'oublions pas qu'ils émettent toujours des polluants, certes en quantité moindre, dioxines, furanes, métaux lourds et qu'ils sont de gros générateurs d'effet de serre.
Pour ce qui concerne l'incinérateur de TRONVILLE, depuis la mise aux normes et le traitement des fumées fin 2005, les rejets de dioxines, furanes, métaux lourds sont largement inférieurs aux normes et un bilan d'activité annuel est présenté un fois l'an par l'exploitant à la CLIS ( Commission Locale d'Information et de Surveillance ). Ce bilan annuel et les résultats complets concernant les rejets sont consultables en mairie.
Déclaration CLIS (Septembre 2008)
Toutefois, l'incinération n'est pas la bonne solution pour éliminer les déchets. La solution pour s'en passer, est de réduire la production de déchets, dès l'origine, et de recycler au maximum.
Fonctionnement d'une usine d'incinération
Photographies de l'incinérateur de Tronville en 1993
Impacts écologiques
L'incinération ne fait pas disparaître les déchets. Elle les transforme en fumées, et en gaz (CO2 et vapeur d'eau essentiellement ; gaz à effet de serre), mais aussi en vapeurs métalliques (pour le plomb et le mercure), et en résidus solides (mâchefers, REFIOM) mis en décharge (ou parfois utilisés comme matériaux de construction ou de terrassement) et en cendres souvent significativement polluées.
Après que l'on ait montré dans les années 1970-1990 une large contamination de l'environnement par les métaux lourds et les dioxines émis par les premières générations d'incinérateurs, la réglementation, au moins dans les pays riches, leur a imposé des normes et contrôles de plus en plus contraignants. Néanmoins les tonnages incinérés augmentant, les émissions globales de CO2 augmentent, et les émissions de polluants dans l'air restent non négligeables, notamment sous le vent des installations.
Petit rappel historique:
Lors de la guerre du Viêt-nam, selon un article du journal "Le Monde" du 27 avril 2005, enquête de Jean Claude Pomonti, les avions américains ont déversé 40 millions de litres d'agent orange contenant "seulement "336 kilos de dioxine, sur 3 millions d'hectare de forêts, mangrove comprise. Le but était de défolier les arbres sous lesquels se dissimulaient les soldats vietnamiens.
Il aura fallu attendre trente ans pour pour enfin faire reconnaître, dans les anomalies génétiques, les malformations, les cancers, le pouvoir mutagène de ce "défoliant".
Pour le moment, au Viet-nam, on évalue entre 3 et 4 millions, oui millions, sur trois génération, le nombre de victimes de ce qui fut la plus grande guerre chimique de l'histoire.
Dernière précision, ce "défoliant" était fabriqué par ... Monsanto et Dow Chemical!
Enfin, pour information, dans les années 90, plusieurs kilos de dioxines étaient rejetés annuellement par les incinérateurs français ...
Déclaration CLIS (Septembre 2008)
Petite histoire des déchets: cliquez ici!
Pour des informations ludiques sur le tri des déchets: http://www.syctom-paris.fr/edi/sitetom/tri/